L’UNF-NB a travaillé fort pour obtenir l’accès des familles fermières au Programme d’assistance pour les services de garderie depuis 2012 quand cela fut soulevé par nos membres. Après plusieurs rencontres et interviews avec les médias, le programme fait finalement l’objet d’un examen officiel. Le 2 février 2017, l’UNF-NB a rencontré des représentants du gouvernement pour discuter les besoins uniques des familles fermières. Vous pouvez lire notre soumission complète sur le site nfunb.org.
Ce commentaire est rédigé par Eva Rehak, ancienne présidente des femmes de l’UNF-NB et copropriétaire de la Ferme Alva Farm. Elle et son partenaire Alain travaillent à temps-plein sur leur ferme à Saint-Maurice de Kent, avec l’aide de leurs trois enfants.
En avril 2009, mon partenaire et moi avons appris que nous étions enceintes avec notre première fille. Nous vivions à Canmore, AB, en ce temps-là et l’on épargnait de l’argent pour acheter une ferme. Nous étions jeunes, un peu fous et pleins d’enthousiasme, alors nous avons pensé que c’était le temps idéal de plier bagages et de trouver notre endroit rêvé. Nous avons décidé que nous allions faire de l’agriculture et nous établir dans la Péninsule acadienne durant l’été parce que le N.-B. était notre premier choix pour y acheter de la terre.
Tout cela pour dire qu’en décembre de cette année-là nous avons déménagé dans notre domicile permanent à Saint-Maurice, dans le comté de Kent. Alors j’étais maintenant une maman, une propriétaire et bientôt une fermière. C’était beaucoup à absorber pour cette fille urbaine originaire du Grand Toronto.
Notre première année s’est bien déroulée ; nous avions un très petit jardin, une ASC de quinze partenaires et un petit enfant dont s’occuper. Nous pensions que nous avions une bonne maitrise de ce qu’était l’activité fermière. Après avoir fini notre première année, nous avons vite compris qu’il nous fallait monter les enchères et avons décidé de doubler notre production pour l’ASC et le marché.
Il nous fallait consacrer plus de temps à notre ferme, alors nous avons placé notre fillette à temps partiel dans une garderie. Après deux mois, nous avons retiré Rose de la garderie parce que nous ne pouvions tout simplement pas nous permettre de continuer à payer le montant de 600 $ par mois. Lorsque nous en avons parlé avec notre garderie, nous avons appris qu’il y avait un Programme d’assistance aux services de garderie pour les parents à faible revenu. Nous pensions que le programme nous permettrait de continuer tous deux à faire de l’agriculture à temps-plein.
C’est là que nous avons découvert que les fermiers (comme tout autre travailleur indépendant) ne pouvaient pas bénéficier du programme. C’était notre cas durant ces premières années ; nous faisions moins de 30 000 $, alors pourquoi n’avions pas accès à ce programme ? Ça fait depuis 5 ans que je poursuis activement cet enjeu avec l’UNF-NB. Bien qu’il y ait eu des rencontres et des consultations avec les gouvernements, précédent et actuel, il n’y pas eu de changements importants qui permettent aux fermiers d’avoir vraiment accès au programme.
Heureusement, nous avons persévéré et d’une façon ou d’une autre nous avons réussi, en élevant trois enfants et entamé une exploitation agricole. Nous sommes fiers de dire que nous vivons des fruits de la terre. Nous allons bientôt mettre notre plus jeune garçon à la garderie aussitôt qu’une place est disponible (un autre problème pour les familles rurales !), mais on ne se qualifie plus pour le programme de parent à faible revenu, parce que notre revenu n’est plus moins de 30 000 $ par année. Je continue à faire pression pour l’accès à ce programme, parce que cela nous aurait permis de consacrer plus de temps à notre ferme durant les premières années, ce qui nous aurait rendu plus rentable en moins de temps. Je ne fais de l’agriculture que depuis sept ans et durant cette période-là j’ai vu des fermes apparaitre et disparaitre presqu’aussi rapidement parce que c’est un travail assez pénible. Permettre aux fermiers futurs d’être inclus dans le Programme d’assistance aux services de garderie garantirait une meilleure chance de succès. Nous n’avons pas besoin d’un nouveau logo ; il nous faut des actions concrètes de la part de notre gouvernement qui vont permettre aux fermiers, nouveaux et existants, de prospérer et développer leurs entreprises.