Initialement publié dans Farm Focus, février 2017
par Katherine Aske
Depuis la crise financière mondiale en 2008, l’investissement dans les terres agricoles est devenu de plus en plus populaire. Bonnefield est une société canadienne de placement qui est propriétaire d’environ 100 000 acres de terres agricoles à travers le pays, y compris au N.-B. La compagnie achète des terres agricoles appartenant à des fermiers qui ont besoin de capital, ou bien de nouvelles terres agricoles pour des fermiers qui cherchent à s’aggrandir, et ensuite leur louer de nouveau. Une fois que la transaction a été faite, les fermiers n’ont presque jamais l’option de racheter leurs terres.
L’UNF était présente lors d’une récente présentation faite par Bonnefield, à Woodstock, N.-B., et il était évident lors de la discussion que la foule des fermiers présents avait raison d’être sceptiques, surtout étant donné que le but ultime de la compagnie est de fournir des rendements stables à ses investisseurs, non pas celui de protéger les terres agricoles. En dépit du slogan de Bonnefield « Farmland for Farming » (des terres agricoles pour l’agriculture), elle n’offre aucune garantie que la terre qu’elle achète va demaurer telle qu’elle est.
Les fermiers sont venus en Amérique du Nord, en premier lieu, pour fuir le modèle du fermage (métayage – « tenant farming ») qui existait en Europe (et ils ont pris des terres non cédées des communautés autochtones ; mais, c’est là un autre enjeu). Le modèle d’investissement de Bonnefield dans les terres agricoles est un retour à un métayage indéfini, et l’UNF croit qu’un avenir durable pour notre système alimentaire exige que les terres agricoles demeurent dans les mains de ceux et celles qui y travaillent et qui en prennent soin.
Au courant de la prochaine décennie, une génération de fermiers vieillissants va vendre ses terres à un taux sans précédents au Canada. Nous devons travailler ensemble pour s’assurer que cette transition se produise d’une manière qui protège nos terres agricoles, qui permet aux fermiers de se retirer avec dignité, et rendre les terres agricoles accessibles à la prochaine génération de fermiers. Afin d’aborder cet enjeu, les gouvernements provinciaux doivent déterminer combien de terres sont achetés par des investisseurs non fermiers, de sorte qu’une discussion publique informée puisse avoir lieu.