Comment approvisionner les restaurants en produits du NB – une co-propriètaire de restaurant et fermière partage son opinion
***Note : cet article d’opinion était publié dans l’Édition d’été de Ferme et Famille NB en tant que Message de la présidente des femmes***
Opinion – le 29 septembre, 2016
Nous avions déjà été restaurateurs pendant sept années quand, il y a six ans, nous avons commencé à pratiquer l’agriculture. Le tout a commencé lorsque nous avons pensé qu’il fallait trouver une façon de nourrir nos trois garçons et notre fille qui grandissaient. Nous voulions savoir ce que contenaient nos aliments et quels étaient les produits chimiques que nos enfants ingurgitaient ; nous avons donc choisi de faire pousser nos propres aliments selon les Normes biologiques canadiennes. « Nous croyons que c’est la voie la plus sage pour fournir la meilleure nourriture à notre famille et de la façon la plus efficiente possible.
Nous avons commencé sur un petit terrain et puis nous l’avons agrandi parce que nous utilisions les légumes du jardin non seulement pour notre famille, mais aussi pour notre restaurant. L’année suivante, nous avons agrandi notre terre encore une fois afin d’accommoder le marché des producteurs locaux. Finalement, nous avons cultivé toute notre terre et cela nous a permis de vendre à plusieurs types de clients, notamment aux magasins, aux marchés ainsi qu’à d’autres restaurants.
Nous envisagions ce formidable mariage entre deux mondes : nous sommes des restaurateurs fermiers et inversement des fermiers qui tiennent un restaurant ! Nous connaissons ces deux mondes intimement, des réveils matinaux des fermiers jusqu’aux soirées tardives des restaurateurs. Mon mari, Carson, a plusieurs contacts sur la scène de la restauration et nous savons d’expérience personnelle qu’ils recherchent des produits locaux. Par ailleurs, nous pensions que nous serions des vendeurs idéals pour nos produits étant donné que nous connaissons les nombreuses frustrations des acheteurs.
Nous avons décidé de fixer nos prix d’une manière compétitive avec les grands pourvoyeurs des restaurants et notre avantage était que nous choisissions nos légumes avec une uniformité qui convenait à un « chef ». Nous savions aussi que les commandes minimums sont difficiles à accepter par les restaurateurs qui doivent suivre des budgets rigoureux et des besoins spécifiques, alors nous avons décidé d’éliminer les commandes minimums pour les livraisons et les commandes de chaque item individuel.
Nos produits ont été bien reçus ainsi que notre flexibilité dans leurs commandes, mais il était encore parfois difficile de faire compétition avec les grands fournisseurs qui sont déjà organisés pour satisfaire les grandes commandes des restaurateurs ; il est très difficile pour les petits fournisseurs de percer ce marché. De plus, la consistance de nos produits était parfois une difficulté pour nos clients et à titre de fermiers nous ne comprenons pas encore pourquoi les gens n’arrivent pas à saisir le fait que les carottes ne poussent pas toutes de 6 à 8 pouces et dans une ligne droite ! Par ailleurs, la question des prix est aussi pénible. L’écart entre le cout pour faire pousser de bons produits et ce que les chefs veulent payer est significatif. Bien entendu, nous connaissons les deux côtés de la médaille ! Nous avons subi les couts croissants pour nourrir une famille et comme fermiers et comme restaurateurs ; comme tout le monde, nous tentons d’établir un équilibre entre les couts et la qualité.
Alors comment avons-nous réussi ? Notre ferme et notre restaurant ont survécu et prospéré tous les deux, mais à mon avis, c’est à cause de notre situation exceptionnelle comme fermiers et restaurateurs, nous croyons que l’éducation est la solution. Comme fermiers nous devons continuer à faire comprendre aux restaurateurs et au public en général, « à quoi la nourriture ressemble vraiment ». Et comme restaurateurs, nous avons besoin de continuer à éduquer nos clients au fait que les produits locaux sont meilleurs pour la santé de leur famille ainsi que pour la santé de l’économie locale. Il existe un cout pour les produits biologiques locaux, mais de notre point de vue, cela en vaut la peine. Il doit y avoir un équilibre, et avec de l’éducation nous pouvons encourager nos clients à accepter que les couts des produits locaux soient un peu plus élevés, permettant ainsi aux restaurants de facturer juste un petit peu plus pour une salade et un burger. En retour, le propriétaire du restaurant serait capable de payer un peu plus au fermier pour de la viande ou des légumes de grande qualité pour que tout le monde reçoive un salaire raisonnable pour leur travail — et ainsi, tout le monde serait heureux ☺
Nicole Edwards,
Présidente des femmes de l’UNF-NB
Copropriétaire de Chef Carson Organics et de l’Auberge vue de la dune